01 septembre 1997

Septembre

Lundi le 1er septembre 1997

Petit congé tranquille. Nous avons profité de notre journée pour faire le ménage des jouets... Très grosse corvée. Il s'agit de rassembler en un seul lieu au sous sol, tous les jouets qui sont éparpillés à la grandeur de la maison. Une fois cette tâche terminée, le vrai travail commence. Chaque petit personnage doit retrouver sa résidence permanente, chaque petite voiture est stationnée dans son garage, chaque vêtement de poupée revient vêtir sa propriétaire, chaque bout de clôture vient entourer l'enclos des dinosaures, les pirates embarquent à bord des navires, les lèvres de Monsieur Patate retrouvent leur utilité première. Une véritable opération militaire. Simon nomme les responsables des sections, on démine la zone cible, (lire ici que nous ramassons les blocs légo qui pourraient encore trainer ça et là, afin de nous éviter de douloureuses blessures en marchant dessus!), et c'est parti! Voyant les ardeurs diminuer avant la fin des manoeuvres, j'ai dû faire miroiter la visite au sac aux récompenses pour fouetter l'ardeur des troupes. Une fois de plus, nous sommes passés au travers!

Mardi le 2 septembre 1997
Première vraie journée d'école. Pas de devoir ce soir. J'avoue que j'ai hâte de voir comment Samuel va se comporter pendant la première séance de devoir. Samuel est notre rebelle. Il connait l'importance que notre famille accorde à l'école. Comme il est le deuxième et qu'il fait tout pour se démarquer de son aîné, qui lui aime l'école, il a déjà commencé à lancer sa petite phrase: "L'école j'aime pas ca". Mais très sincèrement, je doute que ce soit le cas. Après une petite discussion à ce sujet, le papa et moi avons opté pour l'indifférence à propos de cette remarque qu'il nous lance de temps à autre. Nous croyons qu'en y accordant trop d'importance, cela ne fasse que renforcer cette attitude. Reste maintenant à voir de quelle facon nous devrons entreprendre avec lui, la routine des devoirs.

Mercredi le 3 septembre 1997
Ce soir j'avais une réunion à l'école en vue de préparer la rentrée de Laurent qui fréquentera la maternelle 4 ans. A raison de deux avant-midi par semaine, c'est pour lui une belle initiation au monde scolaire. Il y a quelques temps nous avions reçu une lettre de l'école nous indiquant que la rentrée des maternelles 4 ans aurait lieu jeudi le 4 septembre, demain. Nous avions donc à la maison bien préparé et motivé Laurent à cette importante journée. Voilà que ce soir, pendant la réunion, nous apprenions que la rentrée pour diverses raisons aura lieu mardi le 9 septembre... Déçeption en vue! C'est d'ailleurs ce que la majorité des parents avaient à l'esprit quand nous nous sommes regardés en apprenant la nouvelle. A mon arrivée, j'ai expliqué la situation au principal interessé qui finalement, a pris la chose du bon côté: "La classe sera plus belle si elle met plus de temps à se préparer."

Jeudi le 4 septembre 1997
Il n'est question que de cela depuis 5 jours...Tout à été dit tout et trop. Nous avions le même âge elle et moi. Toutes deux nous étions des mères. Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour les deux enfants qui devront désormais poursuivre leur route sans le soutien de cette femme. Dans de pareilles situations, j'ai toujours cette même peur. La peur de quitter ce monde alors que mes enfants ne sont encore que de petits êtres si fragiles. Avant qu'ils ne m'aient connu suffisamment. De ne plus être pour eux qu'un vague souvenir, qu'un brumeux visage dont on se rappelle à peine les traits. Une chose me console, je sais qu'ils seraient bien entourés affectivement. Cette seule pensée suffit à me réconforter un peu et me rappelle que la richesse des liens familiaux ne peut pas s'acheter.

Dimanche le 7 septembre 1997
De retour! Très beau week-end. Je constate à quel point je suis privilégiée de pouvoir ainsi m'offrir de temps à autre un petit week-end, magasinage, restos, cinéma, sans les enfants. Vendredi soir, nous nous sommes offert une bonne bouffe au restaurant. Rien de tel que de pouvoir prendre tout son temps, depuis l'appéro jusqu'au déssert, sans aucune interruption. Faut vraiment avoir des enfants pour l'apprécier pleinement! A notre retour, les enfants étaient heureux de nous retrouver, même joie pour nous, il va sans dire. Ce soir, après les bains ils ont eu droit à une séance de chatouille en bonne et dûe forme. Il ne faut pas perdre la main!

Lundi le 15 septembre 1997
Youppi! Ca y est enfin je retrouve l'usage de la parole...en quelque sorte! Je rage encore contre mon fournisseur internet, grrrrr. Deux semaines pour une restructuration de réseau, non mais! Tout n'est pas encore rentré dans l'ordre, je ne peux toujours pas recevoir de courrier électronique mais j'ai espoir que la situation sera rétablie sous peu. J'ai constaté également que l'adresse de ma page web n'est plus la même le petit tilde (~) semble avoir disparu. J'imagine que vous aurez bien du mal à vous y retrouver vous aussi! Je ne suis que de passage ce midi mais reviendrai ce soir!
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Dix jours sans venir écrire mon petit mot quotidien... Ca m'a manqué! Vous avez raté la rentrée scolaire de Laurent, le petit voyage à l'urgence avec Camille pour un bras qui ne bougait plus suite à une mauvaise chute, les premières séances sérieuses de devoirs avec Samuel, les remarques de Simon à propos de son nouveau professeur, le aventures de Minoune et de son voyage de "chasse"et j'en passe! Mais il semble bien que je sois revenue pour de bon cette fois. Je vais tenter de faire changer l'adresse de ma page web pour revenir à l'ancienne, ca me cause quelques petits tracas cette histoire de tilde manquant!

Mardi le 16 septembre 1997
Camille a fait une vilaine chute vendredi. Elle ne voulait plus bouger son bras. Comme rien ne semblait enflé et qu'elle ne faisait pas de fièvre, nous avons décidé d'attendre au lendemain avant d'aviser. Le lendemain le même scénario se répète. Camille ne veut pas bouger le bras et se lamente si nous avons le malheur de toucher le membre douloureux. Un ami médecin est venu la voir dans l'avant-midi, et comme rien ne semblait anormal, il nous conseilla de nous rendre à l'urgence pour une radiographie. Nous arrivons donc à l'urgence où il y avait très peu de monde en ce beau samedi avant-midi,(un des avantages de la vie à la campagne), et nous voici rendus à la salle de radiographie. J'appréhendais ce moment. On couche donc Camille sur la table et l'infirmier demande à Camille de placer son "bon" bras dans une position donnée, ce qu'elle s'empresse de faire. Puis se fut au tour du bras "malade"... L'infirmier lui demande de positionner son bras sur la plaque de radiographie. Qu'elle ne fut pas ma surprise de la voir tout bonnement bouger le bras comme si de rien n'était. Grrrr... J'ai bien vu dans le regard de l'infirmier qu'il me prenait pour une néophyte "es" maternage qui se laissait mener par le bout du nez par sa fille de deux ans et demi... Bien sur, le médecin nous confirma qu'elle n'avait rien. Comme par miracle, dès son retour à la maison le petit bras bougeait comme un neuf...

Mercredi le 17 septembre 1997
Cette fin de semaine nous avons coupé plusieurs arbres sur le terrain. Nous avons pris la décision que nous aurions une piscine l'an prochain. Comme le terrain est boisé, il était nécessaire de couper quelques arbres pour disposer de la place nécessaire et permettre au soleil de faire son oeuvre dans cette région de notre terrain. C'est toujours triste de couper des arbres vous ne trouvez pas? Il y avait là de beaux bouleaux, des épinettes, des trembles. Nous en avons certainement coupé plus d'une dizaine. Fallait voir les enfants. On aurait dit de petits Idéfix. Ils étaient tout attristés de voir ces grands gaillards tomber. Mais soyez sans crainte il en reste encore!

Jeudi le 18 septembre 1997
J'ai commencé à songer à un déguisement que je pourrais mettre pour le rallye de samedi. Tous les ans depuis plusieurs années, nous participons à un rallye automobile organisé par la compagnie Papiers Cascades de Cabano. La coutume veut que les participants soient costumés. J'avoue que l'idée de passer une journée à courir après des indices, à embarquer et débarquer de la voiture accoutrée en "geisha" ou autre accoutrement de m'enchante guère mais, que ne ferait-on pas pour 50 points supplémentaires? Sur une cinquantaine d'équipes, la notre, composée de ma copine Lise et de moi-même, arrive toujours à se classer parmi les dix premières! Pas mal non? Notre meilleure position fut une troisième place. Nous espérons faire mieux cette année! Bon, mais avec tout ça, je n'ai pas encore d'idée sur ce fameux costume...

Vendredi le 19 septembre 1997
Les enfants étaient en congé aujourd'hui nous devons être en période de pleine lune, j'en suis certaine! Je peux vous assurer que Josée, notre gardienne, a pleinement gagné sa croûte aujourd'hui...Ce soir, pour une heure, c'est mamie qui est venue prendre la relève tandis que j'allais faire l'épicerie. Ah! les mamies... Toujours disponibles, fiables comme aucune autre, pas chérantes. Elles ont habituellement un effet calmant sur les enfants. Normal me direz-vous, elles les tiennent occupés en les gavant de mille et une friandises pendant votre absence! Comme l'effet desdites friandises ne se fait ressentir qu'une fois la brave mamie partie, les enfants conservent leur statut de "petits anges" à leurs yeux...Mais les mamies ca sert à ca aussi non? Gâter les enfants, les petits comme les grands!
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Demain, si vous voyez une femme voilée, tout de noir vêtue, sortant d'une voiture, crayon ou jumelles à la main, n'appellez pas l'armée. Ce n'est pas une espionne iranienne venue préparer le terrain pour une éventuelle invasion militaire en sol québécois. Ce sera votre humble servante, essayant de trouver l'indice qui permettra à son équipe de gagner le rallye!

Samedi le 20 septembre 1997
Ah! ce fut un beau rallye encore une fois cette année. Nous apréhendions la pluie et le mauvais temps, finalement nous n'aurons connu que quelques petites périodes de pluie fine. Ma co-pilote, Lise, qui était costumée en hawaienne, a trouvé la journée un peu fraîche cependant! Au départ, très tôt ce matin, il y avait 40 équipes. Nous partions vingt-deuxième et l'équipe de nos conjoints, onzième. L'étape de l'avant midi s'est très bien déroulée. Nous étions dans le temps alloué et avions confiance en nos réponses. L'étape qui suivit le diner fut plus ardue. Mais si elle le fut pour nous, elle le fut également pour toutes les autres équipes...L'équipe de nos conjoints termina en quatorzième position, ce qui avouons le, n'est pas si mal et fort honorable, compte tenue du quotien de difficulté fort élevé cette année. Quant à notre équipe, je suis fière de vous annoncer qu'elle s'est classée..... deuxième!

Dimanche le 21 septembre 1997
Une véritable journée d'automne. Journée de grands vents mais de soleil également. Nous en avons profité pour faire un peu de ménage à l'extérieur. Ranger les meubles de jardin, la petite piscine des enfants, les jouets du carré de sable, rentrer les plants de tomates à l'intérieur pour que les fruits finissent de mûrir...Une bonne journée à se préparer pour affronter l'hiver quoi!
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Rien ne vaut une balade en forêt par une journée d'automne, froide mais ensoleillée, un bon gros gilet de laine sur le dos, à marcher dans les sentiers et respirer toutes ces odeurs de bois. Les automnes du Témiscouata sont magnifiques mais hélàs, très courts. Du jour au lendemain, les arbres se teintent de rouge, de jaune et d'orangé, nous offrant ainsi un spectacle grandiose. Malheureusement, au premier gros coup de vent, c'est déjà terminé. Ne restent plus que la grisaille des branches nues et le vert un peu fade des grands résineux. Les automnes de ma région, (ou serait-ce de mon enfance..?), me manquent!

Lundi le 22 septembre 1997
Brrrrrr..... journée pluvieuse et glaciale! Mais juste à l'extérieur. Mon petit moi est plutôt tout chaud et ensoleillé par les temps qui courent. De beaux projets en perspective, les enfants performent bien à l'école, je me suis remise au badminton et "Omerta" est recommencé! Vous vous souvenez de cette petite crème hors de prix pour le contour des yeux? On m'a dit en fin de semaine que quelque chose dans mon regard avait changé....un petit je-ne-sais-quoi! J'ai beau me regarder dans le miroir en me faisant toutes les grimaces possibles, je ne constate aucun effet sur les ridules... Alors c'est peut-être dans les yeux?

Mardi le 23 septembre 1997
J'ai eu droit à une excellente soirée de chatouille en règle avec les enfants! Seule contre quatre paires de petites mains je vous jure que j'ai dû me défendre plus souvent qu'à mon tour! Je suis hyper-chatouilleuse et les enfants le savent fort bien! On m'attaquait de tous bords tous côtés. J'eû beau crier à l'injustice rien à faire. Mais j'ai tout de même soutiré à chacun, plus de cris que je n'en ai émis! Une fois le calme revenu, nous avons lu notre petite histoire puis allez ouste, le dodo. La soirée s'annoncant tranquille, j'en ai profité pour me verser un bon petit verre de Porto. Vous savez ce Porto fait à base de sève d'érable dont je vous parlais il n'y a pas si longtemps? Il est très bien, tout à fait convenable pour ma petite soirée solitaire.

Mercredi le 24 septembre 1997
Camille nous a bien fait rigoler. Après le souper, nous avons eu droit à une petite parade de mode de celle-ci. Sur l'heure du midi, j'avais été lui acheté quelques vêtements pour l'automne qui arrive. Elle s'est prêtée avec une joie évidente à cet essayage en règle. Ce qui est encore plus merveilleux, c'est qu'à cet âge, tout lui plait! Elle nous a même paradé les bas sports blancs et les bobettes de chez "Croteau"! D'un chic fou je vous assure!

Jeudi le 25 septembre 1997
Ce soir était la soirée badminton. Depuis trois semaines, nous retrouvons quelques amis et connaissances, pour de petites parties de badminton amicales tous les jeudis soirs. Question de garder la forme tout en s'amusant. Naturellement la compétition est toujours plus intéressante, quand le conjoint est de l'autre côté! Bien qu'il soit nettement en meilleure forme que moi, j'avoue que parfois la compétition est féroce. Mais j'ai dû déclarer forfait ce soir. Travail oblige, j'avais trois rendez-vous en soirée qui ont nécessité plus de temps que prévu. Dommage je me sentais d'attaque!

Vendredi le 26 septembre 1997
Vendredi... Pour la majorité des gens juste ce mot et déjà un sourire s'affiche sur leur visage. Il produit la plupart du temps l'effet inverse chez moi. Allez savoir pourquoi...

Samedi le 27 septembre 1997
Je me sentais l'âme campagnarde aujourd'hui. La maisonnée a pu en profiter! Tartes maison aux fraises des champs, (celles que j'avais congelées en juillet). Soupe aux légumes maison, fait avec un vrai os, de belles tomates de notre production et des herbes salées. Toute la journée la maison a dégagée une odeur qui me rappellait un peu celle de la maison chez ma grand-mère Cournoyer. On entrait là peu importe l'heure du jour ou le jour de la semaine, il y avait toujours dans cette cuisine, une bonne odeur de soupe, de ketchup maison, de marinades ou de beignes. Pour moi ce fut donc une journée dans les chaudrons à la mémoire de cette chère Clémence! Tout comme ca devait l'être pour elle, les assiettes vides et les sourires de contentement furent une bien belle récompense pour la cuisinière.

Dimanche le 28 septembre 1997
Ce soir à l'horaire, nous avions un souper bénéfice au profit d'un parti politique auquel j'assistais un peu à reculons j'avoue. Ce genre de soirée n'est jamais bien passionnant. Les repas souvent de piètre qualité et les discours à l'avenant. Ma soirée fut sauvée grâce à mon gentil voisin de table. Un monsieur versé dans la politique, dans l'organisation politique surtout. C'était passionnant de l'entendre raconter ses anecdotes. Un véritable conteur, je ne me suis pas ennuyé une seule minute!

Lundi le 29 septembre 1997
Sur semaine nous avons une heure grosso modo pour diner et nous ne devons pas trainer puisque les deux plus vieux ont leur autobus à prendre. Inutile de dire que chaque minute compte. Tout est coordonné: le papa découpe la viande, la maman sert les légumes et les breuvages, de sorte que les quatre enfants sont servis en même temps... Pas de jalousie... Aussitôt le repas principal terminé, hop! arrive le déssert, puis le débarbouillage des petites bouches, on s'informe des activités qui ont eu lieu à l'école, puis c'est déjà l'heure des bisous et ils repartent. Nous restons avec les deux plus jeunes pour terminer le repas et la vaisselle. Ce midi, un confrère de travail de l'homme de la maison, est venu dîner avec toute la tribu. Ce gentil monsieur est papa aussi, mais sa fille est maintenant une jeune femme. Comme c'est leur habitude lorsque nous avons un invité à table, les enfants sortent leur répertoire de questions. Le pauvre, il était bombardé de toute part! Et les parents, qui comme c'est bien souvent le cas, ne peuvent rester assis plus de cinq minutes à la fois, ce fut un va-et-vient continuel. J'ai bien l'impression que le brave homme a cru être entré dans l'oeil d'une tornade en sortant de la maison...

Mardi le 30 septembre 1997
Ah! Ce matin je n'étais pas très fière de moi... Hier, je suis allée chez le dentiste avec Simon le plus vieux. Il avait une dent de lait à se faire extraire. Fidèle à son habitude il a fait ca comme un grand, vraiment. Il est beaucoup plus brave que moi pour ce genre de chose. Nous avions donc eu droit à une visite dans le sac aux récompenses en soirée. Ses frères et soeurs également bien sur. Je lui avais expliqué que pour lui, le petit plus, serait le cadeau que la Fée des dents ne manquerait certainement pas de laisser sous son oreiller pendant la nuit. C'est donc tout heureux et fier qu'il nous souhaita bonne nuit et déposa le petit coffre contenant sa dent sous son oreiller. Ce n'est pas la première fois que la Fée des dents passe dans notre maison pour Simon, mais chaque fois, c'est un petit événement en soi. Au réveil ce matin, sous l'oreiller de Simon se trouvait... le petit coffre avec la dent à l'intérieur! La Fée des dents avait oublié de passer prendre le précieux colis...Ah! Elle se fait vieille la Fée, elle n'a plus la mémoire qu'elle avait! On se croise les doigts pour qu'elle n'oublie pas cette nuit!